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Le carnet de Noisette
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Le carnet de Noisette
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20 février 2018

Tout homme est une nuit de Lydie Salvayre. 3/5

Lydie Salvayre nous offre un récit à deux voix.

La première est celle d'Anas. Il est d'origine espagnole, professeur de français et issu d'une cité de l'est parisien. La maladie va le pousser à se retirer dans un petit village du Sud de la France. Anas se décrit lui-même : " j'avais le teint et la chevelure sombres, ce qui m'avait valu maintes fois l'intérêt très appuyé, si j'ose dire, des forces de police qui me prenaient pour un arabe et souhaitaient admirer la photo qui décorait ma carte d'identité".

La deuxième voix est celle des habitués du café des sports, le café du village et surtout de Marcellin, le patron. Ces habitués sont des gens du coin, racistes, haineux, primaires.

Dans ce petit village où tout le monde se connaît (s'espionne ?) l'arrivée de "l'étranger" comme on l'appelle ne va pas faire beaucoup d'heureux. Au café des sports, à l'heure de l'apéro, l'alcool aidant, les esprits s'échauffent. Anas, malade, désorienté, se questionne sans fin pour savoir ce qu'il a, ou n'a pas, fait pour susciter une telle méfiance, un tel rejet.

Lydie Salvayre rend très bien compte les états d'esprit de chacun. Aussi bien celui d'un homme malade et inquiet que celui d'un habitué du café des sports frustré et jaloux. J'ai bien aimé l'opposition des deux récits mais j'ai trouvé les deux "camps" trop caricaturaux : le professeur issu d'une cité parisienne qui s'est fait tout seul contre les ploucs haineux du Café des Sports c'est un peu facile et manichéen. Le récit traine en longueur également. Malgré tout c'est un bon livre qui fait réfléchir. Il est très bien écrit, lecture fluide et  agréable, avec un vocabulaire élégant et recherché.

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